Gravures de mode - vous reprendrez bien un peu de crinolines ?

Je n'avais pas fini de vous partager les magnifiques gravures de mode en couleur de 1852 et 1853.

Avril 1853, Le Conseiller des dames et des demoiselles

Petite saynète avec une première communiante, sa "jeune mère", et un petit garçon qui doit avoir 6 à 8 ans - c'est une toque écossaise qu'il a à la main, si vous aussi vous vous posez la question !

En 1853 on est sous le Second Empire en France, et c'est l'année où Napoléon III épouse Eugénie de Montijo. Après avoir fouillé un peu, il semblerait que mon intuition première soit juste, elle est bien représentée ici en robe de mariée (description ici, mais absente du magazine) (attention c'est Chwanana).

En mai on est moins dans les obligations mondaines et plus dans les sorties champêtres, donc le Conseiller des Dames et des Demoiselles nous propose des tenues pour aller se balader en matinée pendant la demie-saison. Mantelets, par-dessus, et jolis chapeaux (ornés de "pâquerettes des Alpes" et de "fleurs de pêchers", artificielles je suppose ?)

Je suis très très fan des manches de la robe verte. Et en plus elle est verte !

Le même mois, on a droit à une planche supplémentaire en noir et blanc, de "lingerie" - ce qui ne veut pas dire de sous-vêtements mais de choses en tissus blancs et lavables. Sous-manches, cols et plastrons, bonnets et vêtements de jeune enfant.

J'ai été un peu surprise de voir des robes de soirée au mois de juillet, et la description de la gravure commence d'ailleurs par :

"Jadis on ne donnait, à Paris, des soirées dansantes que l'hiver ; tout cela est changé, comme tant d'autres choses ; on reçoit maintenant tout l'année, mais attendu la saison, c'est principalement aux eaux, dans les riantes demeures que possèdent nos campagnes."

Ouf, les conventions ne sont pas trop bouleversées : on fait la teuf, mais dans les stations thermales. Et la dame en vert a assorti sa tenue d'un "mouchoir Eugénie". Au cas où quelqu'un dans l'assistance aurait pu penser que le magazine n'était pas à fond dans le plébiscite du pouvoir impérial.

Oui, la mode est politique. Toujours.

En août il y avait... une tulipe.

En septembre on a droit à une "jeune mère" avec les tenues de ses deux enfants, parce que... ce sont les vacances ? visiblement c'est la période où les enfants rentrent du "pensionnat" chez leurs parents donc on en profite pour les rhabiller. Enfin, pour les gens qui ont des sous pour de l'instruction privée et les fanfreluches, Jules Ferry est encore LOIN.

J'avoue, le garçon est choupinet tout plein, je prendrais bien dans ma taille, merci.

Ce mois-ci encore une planche de lingerie, cette fois-ci on a  des bonnets, toquets, fanchons pour femme et une "toilette de déjeuner" - donc plutôt informel et réservée au cadre domestique.

Le volume se termine avec le mois d'octobre 1853. On est de retour en ville, on reprend les relations mondaines là où on les avait laissées aux "eaux" ou à la fin de l'hiver. Toilette de visite à gauche, de promenade à droite. Qui se retrouvent encore une fois inexplicablement au coude à coude.

Mon scanner a un peu exagéré le menton déjà assez terrifiant de la femme de gauche.

On repasse sur des tissus plus lourds et plus épais que ceux d'été.

Fait intéressants, les grands volants étagés ne sont pas décrits comme des volants, justement, mais comme "trois jupes superposées", à chaque fois. Ça en fait du tissu !

J'ai fait un article un peu plus court, sans le détail de toutes les descriptions, pour pouvoir finir de partager les gravures de ce volume. Si une gravure vous intéresse particulièrement, je suis dispo en commentaire pour vous donner plus de détails. N'oubliez pas que toutes les gravures anciennes que je scanne et mets en ligne sont en Creative Commons, vous pouvez en faire ce que vous voulez juste créditez-moi et ne vous amusez pas à les revendre.
Je continue sur quelle période pour les gravures de mode du mois prochain ?