Jeudi à l'atelier - et si on blogguait ?

Bonjour gentilles lecteurices !
Encore une fois j'ai laissé passer un long moment entre deux publications - presque un mois. Et je crois qu'il faut que je me demande pourquoi j'ai du mal à tenir le rythme que je tenais aisément il y a quelques années. Même plus qu'aisément, il y a eu une période où je publiais deux fois par semaine !
Photographe Ennio Gzl
Photo Ennio Gzl, modèle Vic, MUA Emme Jazédé

Alors oui, les vues ont baissé, les commentaires se font rares, la vie blogguesque a ralenti au profit d'autres supports de publication. Moi-même je passe maintenant beaucoup de temps à créer du contenu pour Instagram et pour YouTube, en plus de mon activité créatrice. Mais il n'y a pas que ça.

Blogging, branding et immédiateté

Je crois surtout que j'ai petit à petit perdu un peu de l'immédiateté (au sens de l'absence d'intermédiaire) et de la sincérité qui me plaisent tant dans le blogging. A force de surveiller mon référencement, l'image de marque que je projette, la "valeur ajoutée" que j'apporte à mes lecteurices, je me contorsionne pour écrire des articles qui sont plus ceux d'une marque que le journal créatif d'une artisane (est-ce que je vous ai dit que j'ai le statut d'artisane d'art depuis bientôt un an maintenant ? Je crois que même ça c'est passé à la trappe !).
Non seulement je trouve ça assez pénible à écrire, mais ce n'est pas non plus ce que je préfère lire. J'aime voir un peu plus de personnalité transparaître dans les articles que je lis et les vidéos que je regarde, j'aime que lea créateurice m'embarque dans son activité au quotidien - je pense que c'est pour ça que j'aime autant les vlogs, qui reprennent un peu plus ce concept de partage informel qu'on trouvait plus souvent dans les blogs, avant.
2022-04-10
J’avais l'habitude de faire du post du jeudi un rendez-vous blogguesque, pour parler de mon quotidien à l'atelier, et petit à petit cette pratique s'est effacée pour faire juste du jeudi mon jour de publication d'articles plus descriptifs, plus techniques, plus impersonnels.
J'ai envie de revenir un peu en arrière.

Rythme, pandémie, santé mentale et physique

Cette réflexion s'inscrit dans une période de rééquilibrage général. J'ai fait un joli petit burnout en janvier - les commandes reportées de 2020 et 2021 qui se retrouvent toutes à livrer en même temps que les nouvelles, une avalanche de retouches... Il m'a fallu, par la force des commandes à honorer, reprendre plus vite que je n'aurais idéalement du, malgré des client-e-s super gentil-le-s et compréhensifves, le soutien de mes collègues et de gros allègements dans mon programme. J'étais dans le mur, je n'avais plus le choix, il fallait que je change ma façon de fonctionner.
J’ai la chance immense de l'aisance financière, et de pouvoir réduire la voilure pour rediriger mon énergie vers des choses qui remplissent mes réserves de cuillères quitte à baisser mes rentrées d'argent.
2021-09-01
Je vis aussi depuis 2018 contre la dépression, et avec une maladie congénitale qui me rend la vie plus difficile ces dernières années, avec deux interventions chirurgicales lourdes, des douleurs qui se font handicapantes et des soucis de vision qui m'obligent à revoir mes délais à la hausse, parce qu'il y a des jours où je ne vois juste pas assez bien pour coudre normalement.
Je sais que c'est pas très glamour ni corporate de parler de ce genre de choses. Je sais aussi combien c'est important pour les personnes concernées de savoir qu'iels ne sont pas seul-e-s à parfois en chier au quotidien, et à exister quand même, d'autant plus en tant qu'entrepreneur-e-s et créatifves. Et puis ça occupe une place immense dans ma vie, et ça conditionne ce que je fais et comment je le fais.
Photographe David Miron
Photo David Miron, modèle Blackened Snake, MUAH Lisa Monico

C'est ce qui fait que je réduis la quantité de gros projets que je peux prendre chaque année, et que je souhaite consacrer plus de temps à mes propres activités créatives, à mes musardises dans l'Histoire du costume, à la vidéo, au dessin, à la photo, au partage de mes connaissances.
 

Créer dans d'autres voies

Pendant une période je me suis obligée à rester dans ma "niche", dans mon branding de personne qui fait des robes de mariée et du costume historique, mais mes intérêts et ce que je veux proposer à travers Green Martha, c'est bien plus large que ça. D'ailleurs je n'y rentre pas si bien dans la niche, je déborde, je cumule déjà une boutique avec du textile et des estampes, une page RedBubble pour les impressions d'art sur plein de supports, et des activités multiples en ligne...
2022-02-01
Mais surtout je suis malheureuse à essayer de restreindre ce que je fais et ce que je propose pour coller à une idée qu'on ne se limiterait qu'à un seul thème, une seule activité.
Et ce qui me fait plaisir, c'est que je vois petit à petit émerger de plus en plus de créateurices multiples, qui s'emparent de plusieurs mediums en parallèle et créent des choses super différentes. Je me dis qu'il y a encore de l'espoir.
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Ici, à l'atelier, j'ai des carnets de dessins qui se remplissent (et bientôt une grosse mise à jour de ma boutique de prints !), des petites linogravures en préparation, des projets de vidéos en pagaille, des expérimentations corset encore plus. En ce moment je me prépare une version Regency de Loki avec plein de perles et de petits détails appliqués à la main. Ça me prend des plombes et j'adore ça.

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