Exposition permanente à Galliera - c'est pas parce que c'est moins pire que c'est vraiment mieux

Bon, j'ai enfin pu aller voir les salles d'exposition permanente du Musée de la Mode de la Ville de Paris aka le Palais Galliera. Je ne m'attendais pas à grand chose sur le plan scientifique, je n'ai donc pas été déçue (certain-e-s diraient que c'est une amélioration par rapport à d'autres expos passées).
Exposition permanente Galliera
Au niveau de ce qui est exposé, c'est beau.
Y a pas de doute, le musée a de très belles collections. Mention toute spéciale à la magnifique robe volante en damassé rouge en début de parcours.
Critique musée de la mode Paris
Mais sinon, ben... on prend beaucoup les mêmes et on recommence, quand même. Avec dès l'entrée un moment d'anthologie : ascenseur inaccessible pour cause d'accrochage de la prochaine expo. L'expo commence au sous-sol. Il faut que les personnes qui ont besoin d'accéder à l'ascenseur négocient au cas par cas avec un-e gardien-ne pour y avoir accès.
Exposition de mode à Galliera
Ensuite, trouver l'entrée des galeries d'exposition. Sans fléchage.
Puis après, comme à chacune de mes visites, des textes trop petits, mal placés, un éclairage foireux à souhait. Pleurons ensemble sur la disparition des détails du corsage sur cette robe fin XVIIème.
Robe directoire mal éclairée
Robe présentée avant la robe volante, à laquelle elle est pourtant postérieure. Pourtant le parcours tente vaguement de rester chronologique... de loin par temps sombre. Juste assez pour faire tiquer les gens comme moi qui regardent un mur entier de gilets d'homme. Présentés dans le désordre le plus total. Numérotés via un schéma format A4 tout en bas à gauche. Mur qu'on aborde depuis le droite.Un moment d'anthologie : le gilet 1830 à un bout, le schéma permettant d'identifier son numéro à l'autre, et le texte qui s'y rapporte au milieu entre les deux.
C'est pas clair ? En IRL ça l'est encore moins !
Gilet d'homme avec une montgolfière brodée
La montgolfière là, elle est à peine visible dans la réalité. Parce qu'en plus les vitres des vitrines sont TERRIBLES pour les reflets. Je ne sais pas si c'est le positionnement de l'éclairage seul ou bien la qualité du verre choisi mais bien trop souvent on est gêné-e-s par les reflets pour voir ce qu'il y a à voir...
Robe années 1860, Worth et Bobergh
Et encore, c'est pas le pire.
Ceci dit, j'accorde au Palais Galliera un bon point, c'était légèrement moins illisible que ça a été, et c'était nettement moins pire que le MAD où j'étais quelques heures auparavant pour Mugler (je vous en parlerai aussi, dans un post séparé).
Accrochage permanenet au musée Galliera
Niveau contenu, l'exposition n'a pas trop l'air de savoir sur quel pied danser. On parle un peu de l'histoire du musée (en sortant que l'Histoire du Costume serait une discipline "émergen[t]e" et "en construction". Janet Arnold se retourne dans sa tombe).
On en parle un peu mais en pointillisme, de façon décousue, à grands renforts de Random Bullshit Language - des phrases creuses et grandiloquentes, mais aucune info. On ne parle que des tenues de l'élite, jamais de ce que porte le moldu moyen.
Chaussures de l'impératrice Eugénie
On ne parle presque jamais de la technique (avec ma comparse on a pris un petit moment pour expliquer à deux visiteuses intriguées que non, les robes XVIIIème n'étaient pas cousues à la machine, eh oui, ça n'est indiqué nulle part !).
Les sous-vêtements n'existent pas, à part trois tournures dans une vitrine, pour nous dire que c'était "parfaitement incommode" et "entrav[ait] tout mouvement", bien sûr !
Tournures au Musée de la Mode de la ville de Paris
Je sais pas, à ce stade de grotesque, si je dois rire ou pleurer. Le même texte précise par ailleurs que la tournure est conçue pour se replier quand on s'assoit. Je suppose que s'asseoir, ce n'est pas du mouvement.
Exposition musée Galliera
Et sinon, il y a un catalogue, pas excessivement cher et de qualité... moyenne. Ce n'est pas la catastrophe conceptuelle absolue qu'était celui de "Anatomie d'une collection". Les vêtements sont présentés en entier et/ou en détail, correctement mannequinés (mieux que dans l'expo pour certaines robes 1830-1840 qui m'ont fait mal au cœur à pendouiller dans leur vitrine).
Musée Galliéra exposition permanente
Le contenu est plus léger que ce qu'on avait eu pour la fantastique exposition Années 20, la chronologie est curieuse (la robe 1890 entre une robe 1869 et une tournure 1885 ? Vraiment ?!?), il y a des envolées lyriques mémorables, mais ça donne quelques bases plutôt pas trop mal posées. J'ai croisé un petit texte sur les gravures de mode qui est même plutôt bien fichu. Pour 20 balles, c'est honnête, même si la qualité du papier et de la couverture et moyenne aussi (là encore, on a vu pire chez Galliera).
Le catalogue montre aussi des pièces qui ne sont pas actuellement exposées, peut-être qui rejoindront le prochain accrochage, deux au moins sont actuellement exposées à Nantes.

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