Miracles et fermetures éclair

Donc, dites-moi, on est jeudi, et jeudi, je vous montre ce qui se passe dans l'atelier.
Il se passe des trucs, de ouf dans mon atelier. Je vous jure. Des trucs, genre, incroyables.
Ca faisait quoi, quatre mois qu'ils attendaient sur un dossier de chaise ? Et deux mois de plus que c'était en projet.. ? Enfin, ça y est, après un long séjour, soigneusement pliés et repassés sur un dossier de chaise, mes rideaux sont montés au mur ! Enfin - au plafond, sur une tringle-fil (parce que trouver une tringle classique qui fasse la largeur de ma porte-fenêtre, c'est un peu concombre).

Matériel : 10m de voile de coton imprimé pô cher, 1m de coton uni pour la parementure en bas, pas mal de ruban satin pour faire les passants
Temps : euh... aucune idée !
Finitions : coutures rabattues pour coudre ensemble deux largeur de tissu pour obtenir la bonne largeur, parementure de 15cm pour stabiliser le bas, noeuds de rubans pour tenir le rideau sur la tringle

Petit zoom arrière...

Oh, mais on dirait une jupe de hobbite finie !

Donc, la jupe de hobbite, avec les plis tuyau d'orgue en question.
Matériel : 2m de laine bouillie, 2m de doublure en truc mélangé de soie, une bande de coton rouge pour la ceinture, parce que la laine est 1) épaisse et 2) un peu grattatoire, une vieille fermeture éclair.
Patron : broah... deux grands rectangles, une petite bande légèrement évasée au milieu devant.
Temps : euh... je sais pas (vous notez comme l'influence de jeunes enfants n'aide pas à comptabiliser le temps passé sur un projet, surtout quand c'est pour soi, hein ?)
Finitions :  la doublure est toute faite à la machine, depuis les fronces jusqu'à l'ourlet. Les pièces de la jupe sont cousues ensemble à la machine, les valeurs de coutures sont simplement pressée en place au fer (le tissu ne s'effiloche pas un poil), les plis tuyau d'orgue et l'ourlet au point de chausson par contre, c'est fait main, de même la pose de la fermeture éclair.

Ah oui, la fermeture éclair... Il se trouve que j'ai hérité, il y a quelques années, d'un copieux stock de fermetures éclairs d'un âge vénérable. Du genre à peser un demi kilo (ou presque) et à avoir encore marqué dessus "éclair". La vraie, l'originale. Un peu comme un frigo de la marque frigidaire, version couture.
Seulement, si je dispose d'un assez vaste choix niveau couleur, la longueur est parfois... sensiblement différente de ce dont j'aurais besoin. Comment ça se raccourcit, une fermeture éclair ?

On prend...
  • une fermeture éclair plus longue que nécessaire
  • une bonne paire de ciseaux
  • une petite chute de tissu

Première étape, couper. Avec la tirette en haut, on mesure sur le vêtement de combien on a besoin, on rajoute un centimètre de marge par sécurité, et on coupe le surplus en bas (du côté avec la barre de métal qui bloque).
Quelques points d'arrêts en travers de la fermeture remplacent l'arrêt en métal.

Seulement voilà, ma fermeture à moi, c'est une vieille en métal, avec des bords un peu aigus, et je n'ai pas envie qu'elle accroche la doublure. Du coup, j'ai décidé de lui refaire un bout en tissu.
On prend un bout de tissu qui fasse la largeur de la fermeture, plus un centimètre, et 5 centimètres de long environ. On le pose bord à bord en bas de la fermeture éclair, on coud, on rabat le bout de tissu vers le bas.
On replie les deux bords longs du tissu vers l'intérieur... (fixés par des épingles pour les besoins de la photo), on replie un demi centimètre sur le bord encore libre du tissu, et on l'aligne sur l'arrêt, comme ça...
Après quoi il ne reste plus qu'à coudre, j'ai fait ça à la main, ça doit pouvoir se faire à la machine en faisant attention à ne pas planter l'aiguille direct dans les griffes de la fermeture (l'aiguille aimerait assez peu, surtout si comme moi vous travaillez avec de la fermeture en bon métal bien dur).
Et voilà, une fermeture éclair raccourcie qui n'accrochera pas !
('scusez la photo au flash, c'est l'automne, il fait sombre...)
Et pour finir sur une note moins technique, on me signale dans mon oreillette que le Metropolitan Museum, en plus de nous gratifier d'une base de données de costumes historiques à damner une couturière, a décidé d'offrir en téléchargement gratuit un bon paquet de ses publications, notamment certaines qui sont épuisées en version papier. Cher Met, merci, grâce à toi je suis un peu morte de bonheur à l'intérieur du dedans de moi.
Dangerous Liaisons, Fashion and Furniture in the Eighteenth Century, en PDF gratuit...
Tata Edith me signale dans l'oreillette que le phénomène du post du jeudi prend, on dirait... Une redingote chez Audrey !

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