Retour d'exposition - Thierry Mugler au MAD

Cette exposition Thierry Mugler au Musée des Arts Décoratifs, je l'attendais avec impatience. Je vous avais déjà parlé du catalogue dans mes idées de cadeaux pour enthousiaste du costume. Et puis une combo de tuiles assez improbable m'a empêchée d'y aller à la date prévue et j'ai été très, très triste - enfin, je l'aurais été si les tuiles en question m'avaient laissé l'espace mental pour y penser, ce qui n'a pas été le cas.

Je ne suis pas sûre d'avoir les mots pour décrire ma fébrilité à l'idée de voir en vrai cette robe qui a été mon premier éblouissement couturier....

D'ailleurs, le musée ne s'y est pas trompé, c'est la première chose qu'on voit en arrivant.

On peut tourner tout autour, s'approcher, admirer tous les détails. C'est incroyable.

Il y a énormément de pièces présentées, j'ai beaucoup beaucoup aimé tous les corsets et le travail de découpe sur les tailleurs.

Chaque salle a un thème : un genre de forêt, les profondeurs marines... pour correspondre aux thèmes des collections de Mugler. L'exposition essaie de créer une expérience immersive assortie aux tenues et... bon, la veste en rotin crocheté qui flotte en l'air est assez phénoménale présentée comme ça.

Pour le reste, je suis... moins convaincue (c'est un euphémisme).

Les images projetées sur les murs le sont partiellement sur les tenues aussi, et en changent les couleurs.

Et ce n'est pas juste visuel : il y a du bruit aussi. Pas juste celui de la foule (l'expo était bondée), mais des bruits d'ambiance en plus. On ne le remarque pas tout de suite, mais ça finit par être un peu agaçant, voire gênant. Pendant les premières salles...

... parce qu'au fur et à mesure de la visite, ça empire ! Les sons deviennent de plus en plus forts - je n'ai pas pu rester dans la salle dédiée au clip de George Michael, le volume était si fort que c'en était douloureux.

Le summum étant la pièce avec des miroirs tout autour et des néons dans les vitrines à côté des tenues. ET un bruit de respiration oppressée et de battement de cœur. Je ne sais pas si le but était de déclencher une crise d'angoisse, mais... c'était une belle tentative !

J'ai eu du mal à trouver la sortie, je ne la retrouve plus sur la photo.

Et c'est vraiment dommage d’avoir des pièces aussi merveilleuses, en aussi grand nombre, et de rendre la visite pénible pour les gens un tantinet sensibles - il y a des gens que ça ne dérange sans doute pas (trop ?), mais en tant que personne neuroatypique, certaines parties de l'expo étaient un vrai cauchemar de surcharge sensorielle.

Je ne suis pas venue voir une expérience architecturale, je suis venue voir des robes d'un créateur. Si l'idée de mettre un peu de créativité supplémentaire dans la scénographie est louable, ça ne devrait pas empêcher les visiteurs et visiteuses de profiter des œuvres. Laissez-nous admirer ces merveilles !

Et aussi : apprenez-nous quelque chose !!! J'ai rarement vu une exposition avec des textes aussi absolument vides.

J'aurais eu tellement de question sur les différents corps de métier impliqués dans la réalisation des tenues, les broderies, la corseterie (Mister Pearl est mentionné, brièvement, sans plus)... j'ai vu plusieurs expositions qui accordaient un peu (ou beaucoup) d'espace aux toiles, au processus créatif, au travail extraordinaire des petites mains et des premières d'atelier et là.... rien.

Et c'est. Tellement. Frustrant.

C'est une exposition de mode, au sens ou on expose les créations d'un grand couturier, et pas grand chose d'autre.

C'est dans la lignée de la façon dont le catalogue est conçu : des images de publicité, du spectaculaire plutôt que nous montrer clairement les détails et les formes. donc... c'est beau, mais c'est frustrant, et ne venez pas sans bouchons d'oreilles.