Costume historique - la blouse russe 1895
Ouhlà, c'est qu'il date un peu, le post précédent à ce sujet ! Mais si, rappelez-vous.... toujours dans le cadre de mon projet "Grosses Manches", je m'étais attelée à une blouse en coton brodée, dite "russe".
La Mode Illustrée, juin 1895 |
Le projet a, disons,... pris son temps pour être fini. J'ai posé les derniers points juste avant notre shooting victorien... et ensuite j'ai complètement oublié de faire un article plus détaillé ici !
Donc, allons-y.
Comme je le disais dans l'article sur la blouse en taffetas vert, on ne met pas de doublure ajustée sous les blouses de coton (ou de lin). J'ai donc gardé la forme de l'encolure, des épaules, des emmanchures, et supprimé toutes les pinces.
L'ampleur au niveau de la taille serait ensuite retenue par des plis - soigneusement fixés à petits points à la main.
Dans le dos, j'ai repris l'idée de plusieurs plis plats au milieu du dos, comme on peut les voir sur ce modèle en nansouk (ou batiste) de 1894.
J'ai inclus une bande de broderie au milieu des plis - ce n'est pas forcément histo, mais il me semblait étrange de n'avoir de motifs que sur le devant et les côtés de la blouse.
Les manches ont été relativement dociles, une ou deux toiles, beaucoup d'ampleur... pas de vraie difficulté de ce côté-là. Le seul morceau réellement ajusté est le poignet, un grand rectangle un peu courbé pour bien suivre la forme de l'avant-bras.
Les manches sont froncées à l'emmanchure, et à la jonction avec le poignet. Elles ne sont pas doublées non plus - la forme obtenue est beaucoup plus souple et tombante que ce qu'on voit sur la plupart des corsages de la période, ou ce que j'avais obtenu avec ma précédente blouse, qui a une doublure ajustée sur les bras.
Le tissu était brodé en bande continues, mais fort heureusement facilement séparable en différents motifs. Je me suis servie de mes pièces de patron pour déterminer le placement des morceaux et leur forme.
J'ai suivi d'assez près l'image dont je m'inspirais (en début d'article) : une large bande au niveau du coude, des motifs de largeur variable des deux côtés de l'ouverture devant, et des bandes plus fines sur le col et les poignets.
Ces dernières bandes brodées ont du être légèrement courbées pour bien suivre la forme des pièces sur lesquelles elles sont appliquées. Un petit coup de fer, de la vapeur, et hop !
Pour les parties non brodées, j'ai utilisé un voile de coton uni.
Il y a aussi une épaisseur de sergé de coton blanc prise dans les poignets, pour leur donner un peu de tenue - le voile seul se serait sans doute effondré en bas de mon bras sans ça.
J'ai coupé mes bouts de broderie avec une petite marge, qui a été repliée au fer sous le tissu. Les bandes brodées ont ensuite été épinglées en place, à grand renfort de stylo Frixxion pour prendre les repères.
Ensuite, il y a eu beaucoup, beaucoup de petits point sinvisibles à la main pour fixer les parties brodées sur le voile.
Ce n'est qu'après cette étape que j'ai découpé les bouts de voile uni qui se trouvaient sous les broderies - j'ai envisagé d'abord de les laisser en place, mais le tissus est si translucide que la différence de transparence sautait aux yeux.
J'ai raccourci les valeurs de couture au minimum, puis surfilé les bords de coupe (à la machine, visible à gauche).
De l'extérieur, la démarcation est très discrète.
La gravure n'est pas extrêmement claire sur la combinaison de boutons et de brandebourgs utilisée pour fermer la blouse. J'ai essayé de m'en rapprocher, sans que les boutons ne jurent trop par leur taille ni leur couleur avec le reste du vêtement - et ce ne fut pas facile, j'ai vraiment galéré à trouver une combinaison taille-forme-couleur qui ne soit pas trop... moche.
Les petits pattes sont faites dans le même voile de coton uni, et appliquées à petits points à la main - pour changer. Je me suis efforcée de respecter les proportions de la gravure d'origine, la position des boutons et la largeur du repli, qu'on voit par transparence ici.
Au niveau des poignets, on ne distingue aucune fermeture visible sur la gravure dont je m'inspire. J'ai choisi ce qui me semblait le plus discret : des crochets et des barres en métal.
J'ai ajouté quelques discrètes pressions (en plastique transparent, parce que c'est ce que j'avais sous la main) pour tenir le devant de la blouse sous les boutons (à l'usage, elle tente de bailler par là), et le bord du col. Petite entorse pas très histo, des crochets auraient été plus corrects (mais vraiment, je déteste les coudre ^^)
Dès que le temps le permet, je vais repartir un peu dnas les bois pour faire de jolies photos portées, et en couleur.
En attendant, vous pouvez toujours l'admirer sur Ophélie, photographiée par Maréva.
Je vous concocte à peu près une fois par mois un petit best of de choses jolies et intéressantes à voir, surtout ici et un peu ailleurs aussi. Pour le recevoir, c'est par là :
Donc, allons-y.
Le patron
Avec mon corsage-blouse vert, j'avais déjà une base correcte de patron de corsage. J'ai repris la forme de la doublure.J'ai inclus une bande de broderie au milieu des plis - ce n'est pas forcément histo, mais il me semblait étrange de n'avoir de motifs que sur le devant et les côtés de la blouse.
Les matières
Je ne me serais sûrement pas lancée dans ce projet si je n'avais pas croisé au détour d'un rayon de Mondial Tissus un voile de coton brodé (à la machine) de motifs imitant le point de croix. Le broderie et moi... c'est pas trop mon domaine on va dire.Ces dernières bandes brodées ont du être légèrement courbées pour bien suivre la forme des pièces sur lesquelles elles sont appliquées. Un petit coup de fer, de la vapeur, et hop !
En plus ça fait presque un raccord à la fermeture ! |
Il y a aussi une épaisseur de sergé de coton blanc prise dans les poignets, pour leur donner un peu de tenue - le voile seul se serait sans doute effondré en bas de mon bras sans ça.
Les appliqués
Le travail d'appliqué a été fait à plat, sur les pièces de voile de coton coupées mais pas encore montées - c'est quand même beaucoup plus simple comme ça.J'ai coupé mes bouts de broderie avec une petite marge, qui a été repliée au fer sous le tissu. Les bandes brodées ont ensuite été épinglées en place, à grand renfort de stylo Frixxion pour prendre les repères.
De l'extérieur, la démarcation est très discrète.
Derniers détails
J'ai ajouté quelques discrètes pressions (en plastique transparent, parce que c'est ce que j'avais sous la main) pour tenir le devant de la blouse sous les boutons (à l'usage, elle tente de bailler par là), et le bord du col. Petite entorse pas très histo, des crochets auraient été plus corrects (mais vraiment, je déteste les coudre ^^)
En attendant, vous pouvez toujours l'admirer sur Ophélie, photographiée par Maréva.
Je vous concocte à peu près une fois par mois un petit best of de choses jolies et intéressantes à voir, surtout ici et un peu ailleurs aussi. Pour le recevoir, c'est par là :