Ma bibliothèque m'en veut, je crois

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Il en manque un sur la photo, qui était entre les mains avides de Heileen...
- Bonjour, je m'appelle Marion et je n'ai pas acheté de livre depuis deux jours.
- Boooonjooouuur Marioooon...*
Je n'ai aucun problème de résistance face à un livre. Aucun. D'ailleurs, je n'ai absolument pas ramené un sac entier de livres de mon excursion parisienne. Nonononon.
Ahem.
M'enfin, c'est tout de même pas ma faute si Paname, en ce moment, y a plein de chouettes expos et qu'en plus, elles ont des catalogues entre le "pas maaaaaaaaal...." et le "bavebavebave". Du coup, petit résumé commenté, pour ceux qui auraient loupé l'actualité.

Fashioning Fashion aux Arts décoratifs (jusqu'au 14 avril)

Grosse expo, grosse pub, il y en a sûrement d'autres que moi qui ont acheté le catalogue en Anglais bien avant de savoir qu'ils pourraient la voir en personne. Des pièces somptueuses (je me suis encore retrouvée à baver sur les tenues d'homme 1760-1780, alors que je ne fais pas de costume masculin... rhah) qu'on ne reverra pas de sitôt de ce côté-ci de l'Atlantique, donc à voir absolument. Je dois quand même émettre le bémol de l'éclairage vraiment faible et de l'éloignement des costumes derrière la vitrine, qui combinés m'ont empêché de voir beaucoup de détails (ben oui, je suis une taupe, mais une taupe qui aime voir les détails quand même). Et une petite mention spéciale pour les guides, morceaux choisis :
- This is a horsing dress, that you wear when you are horsing !
- Les femmes ne portaient pas de sous-vêtements à l'époque victorienne, enfin, des fois elles portaient le pantalon fendu (dit devant le mannequin qui présentait chemise, corset et jupon)
- The "faux-cul", in English it would be "fake ass" (dit devant le panneau en Anglais de un mètre de haut parlant de "bustle dress")
Superbe, mais au final c'est l'expo qui m'a le plus fait grincer des dents** - des détails comme les conditions de vue, des cartouches parfois inexacts, les guides (on en a croisé quatre, qui m'ont tous faite tiquer à un moment ou un autre quand même)... ça reste du détail au regard de la beauté et de l'éventail des pièces. Petit costume-gasm en repensant à la robe mi-1890s violette et à la fermeture fantastique du manteau de Poiret dans la dernière vitrine (dont on ne voit que le dos dans le bouquin)(ah oui mais euh, suis-je la seule qui aurait aimé voir la Delphos qui est sous ledit manteau ?).
Ai-je mentionné que le catalogue est un must ? (et un pavé, plein de photos couleur pleine page)

Paris Haute Couture à l'Hôtel de Ville (jusqu'au 6 juillet)

Galliéra est fermé pour rénovation, qu'à cela ne tienne, il expose ailleurs ! Une fois qu'on a bravé la queue (expo gratuite et haute couture obligent...), c'est du pur bonheur. Merci, merci pour un éclairage bien plus agréable qu'aux Arts décos (les pièces sur les côtés sont un peu moins visibles, dommage car il y a beaucoup de noir dans les tenues de jour, et l'art des tailleurs haute couture aurait mérité un peu mieux), pour avoir réussi  à rendre les robes accessibles sous tous les angles (ça c'est vraiment très, très bien fait). J'ai potentiellement laissé un rond de bave sur la vitrine de la Worth en velours découpé noir sur fond de satin vert... La première partie de l'expo est un régal pour ceux qui s'intéressent au mode de fabrication d'une robe, avec des dessins de mode, et toutes les étapes de la réalisation d'une robe - échantillons de broderie, toile, robe finie. Là aussi, on peut s'approcher au plus près des pièces (qui sont quand même bien à l'abri sous leur vitrine, hein). C'est surpeuplé mais splendide.
Et encore un pavé pour la bibliothèque, qui présente des pièces supplémentaires (surtout de la fin du XIXème), mais par contre, pas certaines autres (notamment l'improbable robe givrée à tournure signée Thierry Mugler qui, si elle ne m'a pas vraiment "plu", m'aura durablement marquée par la perfection de la mise en oeuvre d'un tel... concept. Ou concombre). Dommage que la qualité des photos laisse parfois un peu à désirer - des détails, mais rendre rouge le rose shocking de Schiaparelli, quand même !

Indiennes Sublimes au Musée de la Toile de Jouy (jusqu'au 23 juin)

1840-45, AngleterreBon, alors autant le dire, c'est un peu une expédition quand on est en transports en commun. Surtout quand on se plante quatre fois d'arrêt, de sens du métro ou de trajet. Mais c'est champêtre Jouy-en-Josas !
1780, ProvenceMais en fait on s'en fout, l'expo est fabuleuse. Après avoir payé notre entrée, nous avons bravement ignoré les indications du monsieur de l'entrée qui nous indiquait les collections permanentes (promis, un jour je les verrai, mais vu l'heure tardive à laquelle on est arrivées et le temps qu'on passe en moyenne par robe, on a priorétisé), et foncé vers l'expo temporaire. En bavant au passage sur les échantillons de tissus qu'on trouvé partout, y compris au sortir des toilettes.
Ca n'a pas loupé, c'est le gardien qui nous a mises dehors. Les pièces sont fabuleuses (j'ai l'impression de me répéter d'un paragraphe sur l'autre...), bien éclairées (yeah !), on peut s'approcher (j'avoue, l'absence de vitrine m'a faite flipper un peu), on peut regarder sous tous les angles la plupart des robes.
Vers 1825, Chine pour la ProvenceUn petit aperçu pour donner faim...Les textes explicatifs sont très bien, et pour cause, ce sont des extraits des articles du catalogue (édité par la Villa Rosemaine, qui a créé cette expo à Toulon avant qu'elle ne "monte" à Jouy), qui sont Vraiment. Très. Bien. (TM) Vous savez, de vrais articles avec des vrais bouts de recherche scientifique dedans et des notes en bas de page et une bibliographie et tout et tout. Il est petit mais touffu, et avec de chouettes photos en prime. Et quitte à parler de photos, j'en ai parsemé ce paragraphe pour vous mettre en bouche et vous donner envie d'y aller très, très vite. J'en ai quelques autres sur mon FlickR. Le reste n'est regardable qu'à des fins documentaires (ben oui, sans flash ni trépied, dur de ne pas bouger), donc il reste dans mes cartons pour ne pas vous polluer les mirettes et vous donner le mal de mer.
Avec un petit coup de coeur quand on s'est aperçues de ceci...
Oui, c'est un vrai jupon en vrai tissu. Oui, il sert à donner le bon volume à un jupon piqué qui est exposé. Oui, il est chouettement imprimé lui aussi. Non, on ne le voit pour ainsi dire pas, mon appareil est juste très fort.

Je ne vais pas vous parler des expos Van Gogh et Hiroshige, elles sont finies, na !
Et à titre d'info, la librairie du Musée des Arts Décoratifs est un lieu de perdition, celle de la Pinacothèque aussi. Je n'ai aucune résistance face aux lieux de perdition livresque.
Et maintant, où vais-je bien pouvoir ranger tout ça*** ?

- Bonjour, je m'appelle Marion et je tâche de ne pas craquer tout de suite sur la souscription actuelle de la Villa Rosemaine.
- Boooonjooouuur Marioooon...
*Merci Llialn pour l'accroche !
**ça reste relatif, je suis une pinailleuse de première, ça ne veut pas dire que je boude mon plaisir, simplement les petits cris d'animaux "iiiiih c'est boooooooo !!!" alternent avec des grognements sourds.
***J'ai aussi acheté des bouquisn pour les enfants. Je me tâte pour en parler, parce que ce n'est pas exactement mon domaine, mais en même temps, j'adoooore les bouquins pour enfants (et mes enfants aussi, ça tombe bien !). On verra bien, si vous voulez que je vous cause livres pour enfants, c'est le moment de le dire !

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